lundi 28 janvier 2008

California Raining Part 2 - Creepy






Creepy California : une immense centrale électrique; un ciel gris qui n'en finit pas; des plamiers qui se reflètent sur les façades en verre. Un paysage vide, des voitures qui passent et ce métro qui traverse la métropole du sud au nord : Long Beach - North Hollywood (oui , je te dis qu'on le voit dans 24 heures et dans Alias). Alors loin, bien loin des piscines bleues, des éclaboussures de lumière, des dédales cérébraux qui ont façonnés l'image de cette ville... en fait, trés prosaîque, trés réelle, trés vide : à y mettre tout ce qu'on a dans la tête. Trés bien : Los Angeles .
Non, pas de musique!






California Raining - Part One : The Bartholdy Project








Geciffer : Gerardo, tu étais à Los Angeles et tu ne nous dis rien.

Gerardo : le temps était terrible. Des tornades de pluie sur les côtes, des tempêtes de neige, à l'intérieur,dans les montagnes. Rien à voir avec les séries, tournées dans ce pays où il fait toujours beau.

Mais, comme dans Alias ou dans 24 heures, j'ai pris le métro et pour aller à Mulholland Drive, il faut descendre à Hollywood Highland. Je suis descendu à Hollywodd Highland. Il pleuvait tellement que j'ai pris un billet de cinéma et j'ai vu "Cloverfield", la nouvelle production de JJ Abrams.

Tous : alors ?
Gerardo : Le truc de JJ, c'est le concept. Alias: Alice au Pays des Espions, franchissant les frontières mais toujours prisonnnière de son roman familial. Lost : perte des repères, perte du récit par trop de récits, trop de repères. Alors là, le concept, c'est "le monde saisi par ma caméra à moi", c'est "Blair Witch Project". Donc un récit de 1H 15, supposé être tiré d'une video amateur: New York attaqué par un méchant monstre , frère de Alien, qui dégomme d'un coup de patte la tête de la statue de la liberté. Le Comité de défense de Bartholdy s'apprête à porter plainte, tout comme le fan club de JJ. Totalement dispensable : l'apocalypse a déjà eu lieu. L'industrie voudrait en faire un spectacle, mais comme dirait JB, "le crime parfait" a déjà été commis, et je n''ai pas pu monter jusqu'à Mulholand Drive.

La Chanteuse que je serai, un jour


Ce samedi-là, .C+D,Guzillap, Geciffer, PeeJee, Gerardo ( en descente directe de Mullholand Drive), M+E, dans une voiture, se rendant à une fête masquée chez Lee Roy et Niko.

Gerardo (plutôt fatigué par une douzaine d'heures d'avion -l'escale à Londres : merci ! - ) : finalement, si je devais renaître, quelle chanteuse je serai ? Moi, je crois que je serai Doris Day: la musique, les chansons, mon meilleur ami, c'est Rock Hudson, à qui je sers de cache-pédé, un film avec Hicthcock ("The Man who knew too much ", yes!), un show à la télé. Oui,, moi ce serait Doris Day.
PeeJee: oui, c'est vrai. Enfin je veux dire que c'est une question qu'on ne se pose pas assez: en quelle chanteuse, je voudrai renaître ? Et bien moi, je serai Shirley Horne. Oui, Shirley Horne :je chante tous les jeudis soirs au Carlyle et une fois mon récital terminé, mon chevalier servant - 45 ans, trés bien conservé, oui, oui - prend le volant de ma limo blanche. Nous remontons quelques rues dans Manhattan et depuis les fenêtres de ma chambre, face au Park, nous célébrons une nouvelle fois mon succès.
Guzillap : Tu chantes "You're my thrill" pour la millième fois. et à chaque fois , c'est le même miracle de lenteur et de swing. Oui, Shirley, tu es ma reine !
Geciffer : Tu as raison : sa version de "You're my thrill" est royale!


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La Grande Eclaboussure



Avec la Bande Habituelle, "A Bigger Splach". Tout le monde a aimé.

Gerardo ( ému) : C'est séminal (sans rire)...Ca m'a fait rêver pendant des années à des garçons accoudés à des bords de piscines, nécessairement californiennes, perdues entre Pacific Palissades et West Hollywood, aux reflets de leurs corps se dessinant sur des fonds bleux, dominés pas un ou deux plamiers faméliques.
PeeJee : Je me souviens que la première fois que je suis venu à Paris, j'ai acheté une carte postale : c'était ce grand tableau qu'on voit dans le film . Un homme au bord d'une piscine attend que surgisse un nageur au corps morcelé par l'eau. Voilà, ça nous a poursuivi. C'est un fondement : le soleil, les palmiers, les garçons au bord de la piscine, la californie du sud...

Guzzilap : Vous vous souvenez, il y a une scène semblable dans "Parle avec Elle": le personnage principal, lors d'une soirée, s'éloigne du groupe des invités, s'approche de la piscine et, soudain, sur le fonds lumineux, le silhouette diffractée d'un nageur se dessine, se dirige vers le bord et surgit de l'eau. Il ne se passe rien . Gaetano Veloso chante "Cucurucucu Paloma", un peu plus loin.
Le récit reprend ses droits.

Gerardo : La Grande Eclaboussure laisse des traces, des gouttes d'eau autour de son explosion. Que reste-t-il d'un amour qui se termine ? De mon amitié avec un peintre qui a disparu ? Justement quelques gouttes d'eau (des larmes), quelques tableaux accrochés à des cimaises (de l'eau colorée sur une toile). Oui, le peintre a disparu, c'est un fantôme... La Grande Eclaboussure, c'est ce qui reste de ce fantôme...

PeeJee : Et un vrai film.
Et en forme d'hommage, Gaetano Veloso chante "The man I love", encore une histoire de traces et de fantômes,d'amour à venir et d'espoirs.

dimanche 20 janvier 2008

Miss Day, la quatrième soeur


En allant voir "Les trois Soeurs" à la M.Cee 9.3, en passant devant la Bourse du Travail ( "Oscar a eu 100 ans en 2007, nous rappelle PeeJee"), Doris Day chante "Insensatez". Là, au milieu du 9.3, elle chante dans la nuit. Elle est sur une estrade, tous les violons d'Hollywood sont disssimulés derrière un rideau sombre, sa voix claire résonne, la salle est vide, et un homme en complet blanc apparaît, s'avance vers elle, et joue de la flûte traversière.
Geciffer : "C'est presque le plus beau disque du monde, non? Vous ne trouvez pas? Aprés celui de Franck Sinatra+Jobim, évidemment."
Guzzilap: "Non, c'est même mieux que Sinatra. Sinatra, c'est trop parfait. Là, on voit tout : les trois micros, l'orchestre et le chef qui s'agite pour que les musiciens jouent toujours plus lentement, Doris qui susurre au micro que son histoire d'amour est finie."
Gerardo: " La bossa nova, c'est la musique la plus belle monde."
PeeJee, Jeff et Fav' (en choeur): Ca mérite un post! c'est la plus belle chanson du monde.
Gerardo: je mets aussi en dispo cette version inoubliable de Corcovado.
Love and Respect !
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vendredi 18 janvier 2008

Encore la Chine, toujours la Coiffure

- Alors ce film de Ang Lee, c'est comment? lorsque tu étais à Hong Kong, tu l'as vu, non?

- Le titre du film, c'est "Lust -Caution" . Aprés les cow boys gays, on se retrouve dans le Shanghai occupé des années 30, par les Japonais . Ang Lee s'est définitivement emmêlé les pinceaux dans les jetons de mah jong, avec cette histoire d'espionne infiltrée dans le camp des collaborateurs chinois. Reconstitution empesée, enjeux psychologiques lourdingues..;

- Oui, mais le cul? Tony Leung?

- Même le côté documentaire sur Tony Leung ne fonctionne pas - autant revoir "Happy Together" ou "Flowers of Shanghai"... quant aux scènes de baise, elles n'éffarouchent que la Chine ex communiste et pudibonde.

- Pourtant la recension est élogieuse dans les Cahiers...

- Oui, je l'ai lue et je n'ai pas trop compris. sans aucun, nous n'avons pas vu le même film. Sur le même thème, autant revoir "The Black Book".

-D'autres films?

- Oui, et vraiment, en tant que spectateur, je ne suis pas trés gâté en ce moment. "Actrices": ne mérite pas beaucoup d'attention. Juste la mère des soeurs Bruni, une vraie nature comique.

L'autre déception, c'est "Sweeney Todd" de Tim Burton. Caricature, autoparodie, auto citation,

le système Burton-Depp tourne à vide, noyé dans une soupe musicale et décorative post romantique qui fait mal aux oreilles et aux yeux. La coiffure est un art difficile et le Barbier de Londres me fait regretter Edouard, le mutant coiffeur.

dimanche 6 janvier 2008

La couleur du Fanta orange


Fin d'automne : Ozu filme une histoire d'un mariage et d'un remariage. Le mariage de la fille se fait, le remariage de la mère reste à faire. Histoire de manipulations, de vieux jouisseurs, de pères qui croient que la réalité doit se plier à leur désir de faire le bien des autres . Je ne crois pas me souvenir mais c'est la première fois, qu'au delà du style, de la signature de Ozu, je perçois à la fois tant de cruauté, et surtout une telle envie de vivre, de rigoler, de jouer.
Le carcan du style reflète le carcan des conventions. La jeunesse se rebelle un peu, dans ses jeans, ses t-shirts et ses jupes à godets, mais tous sont là pour le mariage, figés dans une tristesse infinie ou sur une terrasse, accoudée à la rambarde, le regard vissé sur ce qu'ils voudraient être un infini, un ailleurs mais qui n'est qu'une voie ferrée, un parking, une zone industrielle dominée par ce ciel toujours bleu.
.
A la sortie du cinéma Geciffer me demande pourquoi il y a ces bouteilles de Fanta orange pleines
dans de nombreux plans. Juste pour la couleur, peut-être , non ?

samedi 5 janvier 2008

Dragon-I



Dragon-I : malgré les évènements, la jeunesse continue de danser. A Hong Kong, c'est au Dragon-I: une grande terrasse avec des oiseaux en cage, puis à l'intérieur deux trés grands bars et au fond, un mur de diodes, identique à ceux qu'exposent la Reine des Economiseurs d'Ecrans à Paris.

Ce soir, c'est Dimitri of Paris aux platines: cool ! Miss B. se fait draguer par un boxeur juif de Miami, Gugu parle avec Matignon, et Gerardo se dit qu'un set de dj, sans de l'electro et de la techno minimal allemande de merde, c'est plutôt reposant et que finalement, après quelques coupes de champagne, on pourrait même danser.

C'était trés bien - mais pas de post musical ...

jeudi 3 janvier 2008

Blurred Xmas in China
















Gerardo: les signes, les idéogrammes se mêlent les uns aux autres. Tu sais, ça provoque comme un effet de sidération. Du moins, pour un étranger. Quant aux chinois, ceux que j'ai croisés, eux sont sidérés par le consumérisme. Finalement, je n'ai pas compris grand chose, hormis le langage du business. De Grant Hyatt en Sheraton, en passant par les trains qui vont trés vite qui lient Shanghai, à Hangzhou ou Wuxi, c'est "lost in translation", la perte des repères, l'inversion de l'ordre des jours et des nuits . La société liquide, qui va, qui vient, qui glisse sur les paysages comme sur les images... toujours en vie, déjà mort : Still Life, qui me revient en tête.
















A Hong Kong, c'est la projection hallucinée ce que se vit de l'autre côté de la frontière; c'est l'oeil du cyclone, encore pour un bon moment , ou alors la porte d'embarquement vers un futur chaque fois moins écarté.